J’ai commencé ma vie de céramiste en 1980, après des études universitaires. Durant toutes ces années, outre l’apprentissage concret du travail, il s’est précisé peu à peu pour moi l’esprit dans lequel je voulais travailler. En effet, il faut du temps, non pour « trouver son style » mais bien au contraire pour le laisser émerger.

 Je ne mets pas d’intention dans mon travail. Pas de messages. Pas d’affirmation de soi. Il me semble au contraire qu’il faut se tenir en retrait pour donner à chacun la possibilité de s’approprier les œuvres de manière singulière et intime.

Qu’il s’agisse des pièces d’usage ou de pièces de contemplation qui accompagnent nos vies quotidiennes, ces objets font sens et nous laissent moins seuls.

Dans mon travail, il y a la forme et il y a l’émail. Depuis mes débuts c’est une recherche personnelle.

Cette recherche est parfois laborieuse car je n’ai pas d’intuition géologique. Mais j’aime la pierre qui, de tout ce que contient la nature, me parait le plus éloigné de moi dans sa matérialité. J’aime son silence dense, sa pensée impénétrable, sa mémoire dès la création du monde ; j’aime son opalescence et pour tout dire sa beauté.

J’ai découvert peu à peu que la matière induit la forme, et que l’on ne va pas vers le même univers de forme et d’esprit des formes, selon que l’on utilise du grès ou de la porcelaine. Il y a dans le travail artistique, quel qu’il soit, une sorte d’obéissance à la matière. Si l’on s’en approche, une voie propre se trace.

En ce qui me concerne la porcelaine m’emmène vers une grande simplicité des formes. Le profil, la ligne des pièces ont une très grande importance. C’est un élément essentiel de leur identité. C’est pourquoi je cherche une certaine netteté, qui détermine les objets dans l’espace. A trop charger les formes, tout se brouille.

Le grès, lui, est une histoire de force, de puissance, il fait appel à ce qu’il y a de brut en nous, et cela s’impose dans le travail. Ce n’est pas une question de formes, car elles peuvent être très subtiles, mais c’est la matière elle -même qui vient chercher en nous quelque chose de plus archaïque.

Dès qu’il est question de tournage et d’émaillage, on ne peut s’empêcher de se tourner vers les grands modèles de l’Asie. Je crois qu’il faut assumer sereinement ces influences, et les vivre comme des tremplins, des points d’appui, des lieux où revenir quand on se perd.

Techniques :
  • Cuisson en réduction au gaz
  • Émaillage
  • Grès tourné
  • Porcelaine
  • Tournage
Expositions au centre :
Photos à titre indicatif uniquement.

Extrait
de ses créations