Artiste pluridisciplinaire, Bai Ming travaille la porcelaine, la peinture à l’encre, à l’huile, en mixed media et la laque.

Cet artiste est reconnu internationalement et des expositions monographiques lui ont été consacrées dans les musées tant en Chine qu’en Occident : Paris, Salagon (France), La Louvière (Belgique), Lisbonne, Venise, Beijing, Hong Kong. Il est également l’auteur de nombreux ouvrages sur l’histoire de la céramique et sur la céramique contemporaine. Par ses textes et son poste universitaire, il occupe un rôle central dans l’enseignement de la céramique dans son pays en formant de jeunes artistes à une vision plus contemporaine de cet art.

Héritier de la longue tradition porcelainière chinoise, Bai Ming a installé son atelier céramique dans la ville historique de Jingdezhen. C’est ici que furent fabriquées des centaines de milliers de porcelaines qui vinrent orner les tables et les palais d’Occident. C’est aussi dans cette ville que furent inventés des décors peints en bleu de cobalt et en rouge de cuivre que tenteront d’imiter les fabriques européennes à partir du XVIIè siècle, comme Rouen ou Delft. La formidable qualité de la pâte à porcelaine de Jingdezhen, sa blancheur et sa translucidité enthousiasmèrent l’Europe qui chercha à en percer le secret, secret découvert à Meissen au XVIIIè siècle. C’est celle-ci que Bai Ming réinvente.

Bai Ming tout en étant attaché à une haute qualité technique est loin d’imiter les décors et les formes anciennes, comme le font encore beaucoup d’artisans de son pays. Il est le premier artiste chinois à s’intéresser à ce matériau afin d’en renouveler l’expression. Il transforme l’approche décorative et le vocabulaire ornemental auxquels étaient associés les ustensiles de porcelaine. Sa nouvelle esthétique s’appuie sur une profonde connaissance de la philosophie taoïste et de la poésie classique chinoise qu’il transpose avec une grande sensibilité.

Ses créations marquent un tournant décisif dans la production chinoise, l’éloignant définitivement du contexte utilitaire dans lequel elle était cantonnée et ouvrant la voie à la modernité. Ses installations et sculptures en porcelaine, son amplification des tailles des récipients, ses décors imaginaires sont des éléments nouveaux qui ont déterminé les orientations de nombreux céramistes contemporains. Jouant sur la blancheur des fonds de porcelaine, il crée des motifs à la limite du naturalisme, réminiscences ou visions intériorisées de paysages et de végétaux. Les oxydes de fer, de cuivre ou de cobalt qui permettent d’obtenir des motifs brun, rouge, bleu sont appliqués à l’aide de nombreux pinceaux de grosseurs différentes à la manière des « lavis » d’encre employés dans la peinture chinoise. Bai Ming anime ses évocations de fleurs, de nuages et de montagnes du souffle vivant, le fameux qi, que les peintres anciens cherchaient à saisir. A la différence des décors traditionnels aux contours nets et aux couleurs en aplats, les élégants dessins de Bai Ming sont une invitation au calme et à la sérénité.

Exposition au centre :
Photos à titre indicatif uniquement.

Extrait
de ses créations