22 juin > 29 septembre 2024
(Salles 1 et 2)L'insondable couleur...
La trace du pinceau laissée sur le papier du calligraphe est l’énergie de son geste et l’expression de sa sensibilité. Il s’agit d’un signe qui s’adresse aux sens, d’un graphisme qui stimule l’imaginaire du spectateur. C’est aussi une
trace de vie…
Le céladon appelle un langage plastique spécifique. Sa translucidité, sa suavité, la qualité de ses reflets, sa façon de jouer avec les reliefs, sont autant d’éléments de ce langage. Pour l’exprimer, j’ai développé un style d’écriture dans la terre en inventant un outil particulier et sa technique de mise en œuvre.
C’est une sorte de lame flexible, que je ploie à volonté.
Je la déplace à l’intérieur d’une masse d’argile, comme un trait dont les courbes changent pendant son trajet, qui trace une séparation dans le volume de terre.
A ce moment la forme est composée de deux éléments séparés par un léger espace.
Ces deux formes obtenues sont emboîtées, on pourrait dire que chacune est le moule ou l’empreinte de l’autre, avec cet espace que Marcel Duchamp définissait comme infra-mince.
Mais elles sont nées du même geste, en même temps. Elles sont la trace d’un mouvement : le déplacement de la lame flexible; et finalement c’est cette trace qui m’intéresse.
Trace d’énergie, de tension, comme le calligraphe j’ai pensé le geste avant de le dessiner énergiquement dans l’argile. Une sorte de danse, de rituel, où le mouvement est ample, dynamique, sans remords, dans l’impulsion.
Je sacrifie l’une des deux parties, la terre est molle et je la détruis pour la retirer.
Son absence laisse apparaître le témoignage du geste : sa trace en trois dimensions.
Chaque forme est donc une sorte de graphe d’argile, un signe animé de l’énergie de son dessin.
Jean-François Fouilhoux
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