6 octobre > 30 décembre 2018

Les entrelacs posent l’équation de l’état physique de l’objet. C’est une rencontre avec les créateurs qui travaillent, sans hiérarchie, le solide, le liquide et le gazeux.
Aux bords des possibles, ils nous font découvrir les forces qui animent la matière et s’écoulent par des veines multiples, mais aussi « l’autonomie des formes avant qu’elles ne prennent forme. »
Ce foisonnement s’exprime par les circonvolutions ductiles des fils d’argile, parfois colorés, qui nous dévoilent des confrontations audacieuses et les canaux anthropomorphes de cette matière, ainsi que par les enlacements des grandes peintures murales, des volutes mobiles de fines porcelaines suspendues, des tissages déployés de branches et de métal, et enfin par le ruissellement figé et les enroulements de fins fils d’email et de verre qui enrobent un noyau de terre.
On pourrait en venir à imaginer que les turbulences et les entrelacs sont d’éternels espaces amoureux entremêlés comme des galaxies qui s’attirent, se rencontrent et
se frôlent avec douceur.
Entrelacer, entrecroiser, natter, tisser, tresser, enchevêtrer, entremêler : le propre de
la matière, de la vie et du destin.

François Fletcher, Jean Pierre Chollet, août 2018